Sommaire
6 GRAND ANGLE
Le pôle sportif Pierre-Mazeaud, à Saint-Cyr-l’École
8 ACTUALITÉ
Vie des entreprises, prévention, sponsoring
Rathscheck joue la carte ibérique
16 REPORTAGE
Un projet de titan pour Terreal
22 NÉGOCE
L’emploi et la formation passés au crible
26 FOCUS
FENÊTRE (DE TOIT) SUR LA RÉNOVATION THERMIQUE
Fakro vise la première place
Velux anticipe les problèmes
Roto affirme son identité
34 CHANTIER
Des toitures à géométrie variable
42 ISOLATION
Un demi-hectare de toitures-terrasses dans les Yvelines
44 PORTRAIT
Sébastien Girardeau, apprenti « boisdebout »,
« singe » et MOF
48 PRODUITS
Edito
« Le meilleur moyen de commencer en haut de l’échelle »
C’est un coup marketing qui ressemble malgré lui à un aveu d’impuissance. En fin d’année dernière, la Capeb de Loire-Atlantique lançait une vaste campagne médiatique avec un objectif clairement défini : recruter des couvreurs. Ce projet, à l’initiative des entreprises de couverture adhérentes, entendait faire connaître la profession et développer sa notoriété par le biais de spots radios, des réseaux sociaux et d’un site Internet dédié, deviens-couvreur.fr. Le tout accompagné d’un slogan particulièrement accrocheur : « Le meilleur moyen de commencer en haut de l’échelle. » La tentative est louable, mais illustre malheureusement le terrible problème de recrutement qui frappe le BTP, et plus encore les entreprises de couverture.
Car d’année en année, les chiffres sont toujours plus éloquents. L’enquête annuelle de Pôle emploi « Besoins en main-d’oeuvre » (BMO) ne pourrait être plus claire : couvreur est la profession qui affiche le deuxième taux de difficultés de recrutement le plus élevé (87,2%), derrière vétérinaire (89,2 %). Elle passe même en tête si l’on tient uniquement compte des métiers associés à plus de 5 000 projets d’embauche ! Pour l’année en cours, ce ne sont pas moins de 12 820 recrutements en couverture qui ont été lancés. Un chiffre qui, suivant une logique mathématique implacable, va croissant avec les années – parallèlement au taux de difficultés bien sûr : en 2018, sur près de 6 000 intentions d’embauche, 79,5 % ont été marquées par des difficultés à recruter. En 2014, c’était 64,7 % pour moins de 4 000… L’Observatoire des métiers du BTP ne peut que constater lui aussi ces énormes difficultés. L’organisme a enregistré 5 198 recrutements en couverture pour l’année 2021 – une baisse de 11 % par rapport à 2020, et même de 17 % si l’on inclut les étancheurs.
Les chiffres de l’Observatoire montrent pourtant une (légère) remontée sur certains points. Le nombre d’entreprises de couverture est en augmentation depuis 2006, pour atteindre 30 453 sociétés enregistrées en 2020. Et sur 1,4 million de salariés recensés en 2021 dans les entreprises du bâtiment, il y avait 31 753 couvreurs, soit une augmentation de 4 % par rapport à l’exercice précédent.
Des indicateurs positifs ? Pas si sûr, car qui dit davantage d’entreprises dit davantage de besoins de main-d’oeuvre. Or le nombre de couvreurs était de 31 445 en 2016 – un chiffre relativement similaire à celui de 2021 – pour « seulement » 24 944 entreprises… Le nombre d’entreprises augmente, celui de couvreurs stagne. Cherchez l’erreur !
Tout n’est pas noir pour autant. L’éclaircie se profile grâce aux jeunes. La répartition par âges est parlante : 16,6 % des couvreurs ont moins de 25 ans, ils sont même près des deux tiers à avoir moins de 40 ans. Et surtout, les effectifs de la formation sont en hausse. Les stagiaires en formation continue étaient 16 502 en 2021, soit 13 % de mieux que l’année précédente ; le nombre de contrats de professionnalisation s’élevait à 295, soit + 20 % ; 4 064 apprentis étaient comptabilisés en 2021 contre 3 112 en 2020… Des chiffres encourageants quoique loin des niveaux escomptés.
Reste à espérer que les initiatives comme celle de la Capeb 44 fassent des émules, pour éviter à nos entreprises de devoir refuser des chantiers faute de personnel !
Brice Alexandre Roboam