Sommaire
GRAND ANGLE
Un complexe de bureaux à Versailles
ACTUALITÉ
Vie des entreprises, nominations, conjoncture
TERRE-CUITE
Aléonard : entre tradition et réduction de l’impact carbone
ZOOM MATÉRIAU
Pourquoi utiliser du zinc-titane en toiture ou en façade
INTERVIEW
Patrick Jouenne, MOF en charpente
CONCOURS
Terreal fait dans les Terroirs
FOCUS SOLUTION
Isolation thermique par l’extérieur
REPORTAGE
Edilians, ou l’art de l’ancrage régional
ISOLATION
Anniversaire et ambitions pour Recticel
PATRIMOINE
Charpente de Notre-Dame : priez pour elle !
PRODUITS
Edito
Une activité en croissance, mais… ?
Dévoilés à la mi-mai par la Capeb, les chiffres de conjoncture pour le premier
trimestre se veulent positifs, si ce n’est rassurants. 3,5 % de croissance par rapport au premier trimestre de l’exercice précédent, c’est une dynamique qui se poursuit pour les entreprises artisanales dans la lignée de la fin d’année 2021. + 4 % en rénovation, + 3 % dans le neuf… des résultats à nuancer toutefois : la rénovation profite surtout du dynamisme ambiant pour les travaux de performance énergétique poussés par un gouvernement qui fait la chasse aux passoires thermiques, notamment via des aides comme MaPrimeRenov’ ; quant au neuf, son regain d’activité est à mettre en perspectiveavec une période de référence marquée par des chiffres affreusement bas du fait de la crise sanitaire…
Mais au-dessus de ces nuances – toutes relatives finalement – pendent sur la filière de nombreuses épées de Damoclès, dont certaines affectent déjà l’activité. Et notamment la hausse continue du coût des matériaux, entraînée par la raréfaction des matières premières et les tensions sur l’approvisionnement. La Capeb a chiffré cette augmentation globale à + 18 % pour ce seul premier trimestre 2022… Selon une étude plus poussée, réalisée conjointement par la Capeb et l’institut privé Xerfi auprès de 1 700 entreprises,
60 % des dirigeants interrogés déclarent désormais répercuter cette hausse de prix sur leurs clients, contre 45 % en janvier. Si l’on sectorise par domaines d’activité, le segment « couverture-plomberie-chauffage » (selon le découpage traditionnel en unions nationales artisanales [UNA] de la Capeb) a observé une hausse des prix de 17 %, et 68 % des entreprises du secteur interrogées ont affirmé répercuter cette augmentation sur leurs clients, augmentant d’environ 45 % le montant des devis, alors que les achats de matériaux représentent en moyenne 31,7 % du budget des entreprises de couverture, de plomberie ou de chauffage.
Toujours selon l’étude, tous secteurs confondus, 56 % des répondants ont déclaré que l’allongement des délais d’approvisionnement engendrait des difficultés de production et d’organisation. 76 % ont procédé à des modifications de planning, 44 % ont été obligés de réorganiser leurs équipes, 42 % ont dû réduire la validité de leurs devis, et 33 % ont recherché de nouveaux fournisseurs. Au final, 40 % des entreprises ont déclaré une baisse de marge…
Pas de quoi envisager l’avenir avec sérénité donc, d’autant que le coût de l’énergie n’en finit plus de croître lui aussi. Et pourtant, malgré les crises qui se succèdent, des aléas en pagaille, un contexte incertain… il y a toujours du travail ! Les carnets de commandes ne désemplissent pas, bien au contraire, et l’artisanat du bâtiment a même créé 26 000 emplois durant l’année 2021 ! Il faut parfois se forcer à voir la toiture à moitié couverte…
Brice-Alexandre ROBOAM