Toiture magazine n°18

A partir de 12,00

Sommaire

RÉALISATIONS

  • Quand la tuile émaillée enveloppe la maternelle
  • Polyuréthane et PVC pour toitures-terrasses niçoises
  • L’éclairage sous toutes les coutures

 

ACTUALITÉ

  • Vie des entreprises, événements, certifications, nominations…

 

PUBLICATION

  • Un guide pour la végétalisation des toitures

 

PATRIMOINE

  • Ça roule pour la toiture de Saint-Philippe !

 

INTERVIEW

  • Franchisé Attila : plus qu’un métier, un choix

 

REPORTAGE

  • Plates toitures au Plat Pays
  • À Courtrai, étanchéité et durabilité
  • L’étanchéité en dents de scie, c’est du sport !
  • L’EPDM a de la réserve

 

FABRICATION

  • Un anniversaire béton pour Monier

 

SALON

  • Rendez-vous au Mondial

 

PRODUITS ET MATÉRIAUX

  • Sélection Batimat
  • Produits

 

GRAND ANGLE

  • Le palais des Beaux-Arts de Lille

Edito

Incendie de Notre-Dame : un mal pour un bien ?

Et si la catastrophe de Notre-Dame de Paris avait déclenché une prise de conscience ? Près de six mois plus tard, la question mérite d’être posée tant ce cataclysme culturel, qui a touché le coeur des Français – et pas que ! – a fait changer le patrimoine religieux de dimension. Celui-ci apparaît plus que jamais comme un sujet politique à part entière, cependant que les élections municipales de mars 2020 approchent à grands pas. Particulièrement concernée, la Mairie de Paris attise autant de convoitises politiques que de critiques quant aux fonds alloués aux édifices religieux, dont elle est propriétaire depuis la loi de séparation des Églises et de l’État de 1905. La Ville de Paris possède en effet 96 édifices cultuels, dont 68 sont protégés au titre des Monuments historiques. Suite à une vive critique de l’opposition lors du Conseil de Paris en juin dernier, l’équipe municipale a annoncé une rallonge de 42 millions d’euros entièrement dédiée aux églises de la capitale. Cette somme vient s’ajouter au Plan Églises mis en place pour la période 2015-2020, promettant 110 millions dont 11 millions apportés par l’État et 19 millions espérés en mécénat. Des chiffres analysés et amplement décriés par notre confrère Didier Rykner dans différents articles de son magazine en ligne la Tribune de l’art. Qualifié « d’effort sans précédent » par l’édile en place, ce plan ne tranchait pourtant pas avec les budgets, par exemple, de la précédente équipe (environ 90 millions lors de la première mandature de Bertrand Delanoë, et 67 millions pour la seconde). Encore plus risible pour une municipalité qui rechigne à lâcher ses billes, la promesse de 50 millions d’euros faite par Anne Hidalgo pour Notre-Dame quelques heures seulement après l’incendie. Un édifice qui ne dépend pourtant pas de la Ville de Paris, mais exclusivement de l’État !

Les sommes publiques annoncées, gonflées ou non, restent dans tous les cas bien en deçà des réels besoins du patrimoine religieux parisien. Et alors que Notre-Dame croule sous les donations du monde entier, quid des autres églises de la capitale ? En cours de restauration (voir page 22), Saint-Philippe-du-Roule est restée pendant plusieurs années sous parapluie ; l’église de la Sainte-Trinité est habillée de filets depuis plus de dix ans ; la Madeleine, elle, serait en état « d’urgence absolue »… les exemples sont nombreux.
Trop nombreux, alors même que le temps qui passe et le manque d’entretien aggravent les dégâts initiaux, et entraîneront des restaurations
encore plus onéreuses.

Face à ces centaines de « petites Notre-Dame en péril », le gouvernement a daigné faire un infime geste : le budget du projet de loi de finances 2020 alloué à l’ensemble de la mission patrimoine (c’est-à-dire, tout confondu, patrimoine
monumental, architecture, musées, archives et archéologie) dépasse de peu le milliard d’euros, soit environ 10 % de plus que l’année précédente. Une bonne nouvelle à nuancer toutefois, car 338 millions « seulement » seront consacrés au patrimoine monumental, contre 331 millions en 2019. Soit une fastueuse augmentation d’un peu plus de 2 %… En termes de proportions, la somme dédiée aux monuments historiques ne constitue que 3 % du budget du ministère de la Culture, qui représente lui-même un tout petit 1 % du budget de l’État…

Sentant le vent des municipales tourner, Anne Hidalgo ne prend pas (plus ?) le sujet à la légère. L’opposition l’a inscrit à l’ordre du jour du Conseil de Paris, et certains élus, à l’image de Pierre Liscia, conseiller à la mairie du XVIIIe arrondissement, prennent position sans ambages. Récupération politique ? Sans doute, mais alors que le patrimoine vit principalement des revenus du mécénat, du Loto et des gigantesques bâches publicitaires sur échafaudage, il serait de bon ton qu’il devienne un véritable enjeu de campagne !

” Les sommes publiques annoncées restent bien en deçà des réels besoins du patrimoine religieux parisien ”

Brice Alexandre Roboam

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