L’agenceur n°68

A partir de 12,00

Sommaire

NEWS
-Quand le rebut devient design : Polyrey et l’Atelier Emmaüs
-Un Julius pour Neuhofer
-Ostermann met le pied dans les bureaux

 

SALON
Interzum : un retour attendu

 

FOCUS
REVÊTEMENTS DE SOL : L’IDENTITÉ INTÉRIEURE AVANT TOUT
Le point de vue des fabricants :
-Amtico
-Bjelin
-Forbo Flooring
-Interface
-Meister
-Ter Hürne

 

CONSEIL D’EXPERT 

Verres laqués décoratifs pour revêtements muraux

 

DOSSIER
LES ESPACES DE TRAVAIL EN QUÊTE DE FLEXIBILITÉ

  • Le bureau à l’heure du travail hybride
  • Entretien avec Albert
  • Angel, architecte, designer et co-créateur de la société Kwerk
  • Quelques exemples d’aménagements

 

Edito

Relâcher l’hybride

Le langage est un outil en perpétuelle évolution. La façon de s’exprimer et de communiquer est souvent le reflet de l’époque, le plus souvent par le biais d’un vocabulaire renouvelé ou à la mode. Mais au-delà des néologismes purs, la tendance est de plus en plus à la surenchère de « mots-valises» qui autorisent leur utilisation dans à peu près tous les domaines, pourvu que le sujet soit dans
le vent. Comment passer à côté, aujourd’hui, des termes « hybridité » et « flexibilité » ? Tout est flexible, tout est hybride. Le travail, les autos, les façons de se nourrir, les outils numériques, les éléments de mobilier, les vêtements… jusqu’à nos modes de vie.
Usées et abusées, la flexibilité et l’hybridité sont servies à toutes les sauces, jusqu’à l’écoeurement. Et le domaine de l’aménagement intérieur n’échappe pas à la règle, loin de là : les professionnels du design et de l’architecture sont friands de ces cuillerées de termes emphatiques, agrémentées d’une pincée
de philosophie – et souvent servies sur des tartines d’anglicismes. Mais si, sémantiquement, ces mots peuvent paraître dévoyés, ils reflètent tout de même une vérité de plus en plus prononcée en ce qui concerne l’agencement : les lieux de vie traditionnels se transforment, chacun piochant dans les codes de l’autre.

Quelques exemples, en vrac :
• Depuis plusieurs années, la chambre à coucher du particulier s’inspire de la chambre d’hôtel. À l’inverse
pourtant, l’hôtel tend à proposer à ses clients une expérience « comme chez soi »…
• La démocratisation de l’îlot central en cuisine vient tout droit des cuisines professionnelles des restaurants, et la pièce qui par le passé était cachée devient le centre de l’habitat, avec une table de travail bien en vue.
• Nous vous en parlions en détail dans notre numéro spécial hôtellerie (l’Agenceur n° 66) : les hôtels se réinventent pour proposer nombre de services à leurs clients, jusqu’à mettre de côté le postulat de base – y dormir.
• Les espaces de travail sont eux aussi en pleine mutation, et vont puiser leur inspiration dans les codes de l’hospitality (voir notre dossier page 42).

Travailler à l’hôtel, être au restaurant chez soi, se détendre au travail… À force de rechercher la même chose partout, ne sommes-nous pas en train de modifier en profondeur ces lieux, et d’uniformiser ce qui, par le passé, était traditionnellement très segmenté ? Un débat qui dépasse probablement le simple
principe d’aménagement, en entrechoquant des enjeux à la fois sociétaux et philosophiques. Un débat
hybride, en fait.

 

 

 

 

Brice-Alexandre Roboam

Type de support

Numérique (pdf), Papier et numérique (pdf)

Zone d'expédition

CEE / Suisse / Dom-tom, France Métropolitaine, Reste du monde