BOISmag n°145

12,00

Sommaire

VIE DES ENTREPRISES

  • Essais sur mesure chez Lapeyre
  • Des yachts de haute couture
  • Brèves

RÉALISATION

  • Bois à tous les étages à Montreuil
  • Tour Treet à Bergen
  • Le bois bien loti en Vendée

TRIBUNE LIBRE

  • La France du sciage en danger de mort

REPORTAGE

  • Pologne: une industrie tournée vers l’Europe

ACTUALITÉ

  • Stop à la fuite des grumes!
  • La 3D fait débat au colloque du CNDB
  • Des étudiants mis en boîte
  • Un quartier de bois et de blocs
  • De gros cubes pour les élèves

ENQUÊTE

  • Les négoces font le dos rond

Edito

Y a-t-il un pilote dans la filière?

La France n’est pas la puissance forestière qu’elle pourrait être: tel est le constat d’un rapport sur la filière remis par le Sénat le 8 avril, qui fait suite à l’enquête de la Cour des comptes. Ce rapport a le mérite de détailler les soutiens publics à la filière. Désormais, nous savons qu’ils s’élèvent à 910 millions d’euros, dont plus de 405 millions d’euros éma­nant de l’État. Des soutiens «nombreux mais morcelés, sans réelle cohérence»… un peu à l’image de la politique forestière, menée de front par cinq ministères et dix organisations professionnelles «sans stratégie, sans pilote, ni résultat». «Une véritable mosaïque forestière et décisionnelle», dénoncent de concert les rapporteurs Alain Houpert et Yannick Botrel, qui appellent à une stratégie globale pilotée par le ministère de l’Agriculture et au rapprochement des interprofessions et organisations professionnelles. Autre point soulevé par les sénateurs: les soutiens trop importants à la filière bois-énergie, qui représentent 36% des aides d’État. Un trop-plein d’aides qui ne fait qu’attiser les tensions et aggraver les conflits d’usage dans certaines régions. Soutenir les projets bois-énergie, oui, mais à condition qu’ils soient bien dimensionnés et adaptés! Après avoir listé les sept péchés capitaux, les rapporteurs livrent leurs sept recommandations: orienter l’ONF vers une logique de résultats, renouveler la forêt française, planter plus de résineux, réformer la fiscalité applicable à l’amont forestier, limiter les exportations de grumes, soutenir davantage l’aval et le bois d’œuvre, et s’orienter vers une stratégie du haut de gamme. Autant de recommandations pour «faire de la filière un atout pour la France», qui montrent que les doléances des professionnels semblent bien avoir été comprises. Au gouvernement de jouer maintenant!

Stéphanie Obadia